"Le Marion Dufresne heurte un haut fond à Crozet" AFP
"Marion Dufresne II : 55 scientifiques et une partie de l'équipage évacués" Le Nouvel Observateur
"Le Marion Dufresne en avarie aux îles Crozet" Le Marin
"Le Navire Marion Dufresne endommagé" Le Figaro
"Les secours s'organisent autour du Marion Dufresne" Le Télégramme
Extrait de "Mer et Marine" du 16 novembre 2012
"Le navire océanographique et ravitailleur des îles subantarctiques des Terres Australes et Antarctiques Françaises, a subi une avarie devant l’île de la Possession, dans l’archipel de Crozet. Alors qu’il naviguait le long des côtes de l’île dans la matinée de mercredi, le Marion Dufresne a heurté un haut-fond. Une voie d’eau s’est déclarée à l’avant, provoquant l’envahissement de deux ballasts. Le navire a pu gagner le mouillage de la baie du Marin, devant la base Alfred Faure. Ses 97 passagers sont actuellement en cours d’évacuation vers la base de Crozet. Aucune victime ou blessé n’est à déplorer, mais la situation du navire, en avarie seul et au bout du monde est préoccupante. Le Marion, propriété des TAAF, affrété par l’Institut Paul Emile Victor et armé par CMA CGM, est en effet le seul navire de commerce à croiser régulièrement dans cette zone subantarctique, connue notamment pour ses violents coups de vents, dans les latitudes des 40ème et 50ème sud.
L’archipel de Crozet est la première étape de la tournée de ravitaillement des îles subantarctiques – les suivantes étant Kerguelen et Amsterdam/Saint-Paul - effectuée par le Marion Dufresne quatre fois par an au départ de la Réunion. Durant le mois que dure cette opération portuaire (OP), le Marion amène à la fois les passagers (scientifiques, militaires et employés pour l’entretien des bases) et tout ce qui est nécessaire à la vie sur ces terres isolées, du gasoil pour le chauffage à la nourriture, des tracteurs au matériel scientifique. Au moment de son avarie, le Marion débutait l’OP3, troisième rotation de l’année et traditionnellement la plus chargée puisqu’elle marque le début de la campagne d’été à laquelle participent de nombreux scientifiques. Il venait de quitter le cap de l’Héroine dans l’ouest de l’île où il avait ravitaillé une cabane – un poste avancé destiné aux observations des scientifiques – et s’apprêtait à rejoindre son mouillage habituel en baie du Marin.
« On ne sait pas encore ce qu’il s’est passé exactement, l’enquête nautique le dira, pour l’instant la priorité, ce sont les passagers », explique Christophe Jean, secrétaire général des TAAF. « La stabilité du navire n’est pas menacée, les deux ballasts ont été pompés et l’équipage, en liaison avec le siège de CMA CGM et le Bureau Veritas, est en train d’évaluer les conséquences de l’avarie ». Le navire devrait quitter son mouillage dans les heures à venir, le temps de laisser passer un gros coup de vent. « Son propulseur d’étrave étant hors d’usage, le Marion pourrait ne pas tenir son mouillage, il est donc préférable qu’il s’éloigne un peu et revienne une fois que le vent sera tombé ». En attendant, l’hélicoptère du bord va tourner sans relâche entre le navire et la terre ferme pour amener tous les passagers ainsi que le fret. Les îles subantarctiques ne disposant pas de port, tout le ravitaillement s’effectue habituellement par hélicoptère ou, si le temps le permet, par des moyens nautiques légers.
La centaine de passagers va être accueillie sur la toute petite base de Crozet, en attendant la suite des opérations. ( ...)
Au-delà de ces nombreuses conséquences matérielles, cette avarie soulève la question de la sécurité de la navigation dans ces zones réputées parmi les plus hostiles au monde. Le vent y souffle fort et soudainement, les côtes y sont très découpées, et les fonds ne sont pas intégralement cartographiés, rendant la navigation sujette à des dangers supplémentaires. « Il y a déjà eu un incident, à peu près au même endroit, en 2005 », rappelle Christophe Jean, « il faudra sans doute se repencher sur la question des voies de navigation dans la zone ». Surtout qu'aucun moyen de sauvetage ne peut rallier la zone en moins de cinq jours. (...) "
Le voyage avait pourtant commencé sous les meilleurs auspices...
Le Marion avant le départ |
Sur la passerelle
Joan l'ornitho... aux aguets.
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